Il ne s’agit pas ici d’une étude sur la pensée franciscaine, ni même sur les rapports entre les philosophes et le franciscanisme. Il s’agit d’esquisser, de la manière la plus rigoureuse possible, les différentes façons dont certains philosophes ont pu faire jouer à la figure de François ou au personnage singulier lui-même, un rôle significatif, voire structurant, dans leur manière de comprendre la contingence, la libre volonté, la formation de l’homme, l’amour, le corps, l’histoire, autrui, la lumière, la nature et Dieu. La problématique commence par un raccourci de la question depuis l’époque romantique et l’idéalisme allemand, avant d’aborder sa contestation par les maîtres du soupçon; viennent ensuite le moment bergsonien et la philosophie existentielle, jusqu’à la formation de la pensée du personnage conceptuel. La première phénoménologie allemande représentée ici par Max Scheler est ensuite examinée avec une attention particulière, car elle est la première à consacrer au génie et à la sainteté de François des considérations proprement philosophiques de grande portée. Le dernier mouvement de notre enquête, appuyée sur les précédents, ose avancer sans rhétorique à quel point la vie contingente de François – d’une manière irréductible aux divers courants, parfois conflictuels, de la philosophie franciscaine – offre une armature spirituelle décisive au style de vie, à l’action comme à la pensée chrétiennes!
